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LegalVision Pro : levée de fonds exceptionnelle

Dernière mise à jour:

LegalVision Pro réalise une levée de fonds de 3 millions d’euros. Ainsi, alors que certains font grise mine, l’entreprise bordelaise prend son envol (1). Une prouesse pour la legal tech. Une jeune pousse qui accompagne les professionnels du droit et du chiffre dans leur transition digitale pour les aider à gagner en productivité….

Et pour cause, cette levée de fonds se place en tête des plus importantes du secteur de la legaltech en 2020. Elle a pour but de développer l’offre LegalVision Pro. Laquelle s’attache à ouvrir son service à l’international, à commencer par le marché espagnol.

Une levée de fonds exceptionnelle pour une legatech au service des professionnels

Destiné aux professionnels du droit et du chiffre, le cabinet LegalVision Pro vise à réduire les tâches chronophages et à faible valeur ajoutée. Objectif : recentrer les avocats, notaires ou experts-comptables sur leur véritable valeur ajoutée, le conseil. Pour se faire, il se repose sur une double expertise. Aussi dispose-t-il d’un côté d’une équipe de formalistes ; et de l’autre d’un logiciel créé sur mesure pour optimiser le traitement dématérialisé des formalités juridiques.

Nous avons pour ambition de devenir le réflexe des professionnels du droit pour le traitement de leurs formalités juridiques.

Loïc LE GOAS, Président de LEGALVISION PRO

Ayant déjà séduit avocats et notaires, LegalVision Pro se tourne désormais vers les experts-comptables. Sa levée de fonds devrait également lui permettre de développer de nouveaux services et produits, notamment la dématérialisation des registres sociaux. En plus de permettre à l’entreprise de se tourner vers l’Espagne pour une ouverture à l’international prochaine. Et d’attirer également, en première intention, les jeunes entreprises avides de simplicité digitale.

Legaltech, un marché où les places sont chères

Cette levée de fonds exceptionnelle pour LegalVision Pro s’intègre dans une mouvance où les legaltech prennent de plus en plus de place. Toutefois, cette réalité révèle aussi une sérieuse disparité entre les acteurs. Ainsi, la majeur partie du gâteau de 52,1 millions d’euros levés en 2019 revient à 5 acteurs principaux.

LegalStart marche en tête avec 18 millions d’euros, suivi de Predictice (5 millions), Hyperlex (4 millions), Testamento (3 millions) et Quaidesnotaires.com (2,5 millions). (2)

En 2020, malgré un contexte économique compliqué, les levées de fonds pour la legaltech se poursuivent. Seraphin, par exemple, a levé 2 millions d’euros en avril pour poursuivre le développement de sa solution de suite legaltech sur-mesure pour ses clients.

Destiné à accompagner les professionnels du juridique dans leur transition digitale, Seraphin cherche à optimiser la productivité des juristes et valoriser leurs données juridiques (3). Il en va de même pour la startup nantasie Avoloi qui a su lever 2,5 millions d’euros en février pour développer son ERP et son CRM. Contrairement à bon nombre de ses voisins, elle se concentre davantage à devenir « le Doctolib des avocats » (4).

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Les legaltech comme LegalVision Pro se multiplient et redoublent d’efforts pour prendre leur place sur le marché des services aux professionnels.

Malgré une très grande quantité d’acteurs sur le secteur de la legaltech, peu d’entreprise rencontrent le succès. Il faut dire que les offres se cannibalisent régulièrement, traitant souvent de problématique similaires. Digitalisation du processus métier, création et la gestion d’entreprise, mise en relation, création d’actes, défense des droits des particuliers…

Quels sont les facteurs clés de succès sur un tel marché ?

Néobanque et legaltech, le duo gagnant ?

A la lumière des succès et déceptions des années passées, un schéma semble se dessiner. On entrerait dans une ère où les entreprises technologiques prospèrent non pas malgré les entreprises périphériques, mais avec elles. Un soutien des start up, en quelque sorte.

Ainsi, un bon exemple de réussite revient au partenariat entre la néobanque pour les professionnel Qonto et LegalStart. Là où les banques traditionnelles, comme la Société Générale, prévoit des suppressions de postes… D’ailleurs, ces banques, comme BNP Paribas avec Hello Bank, développent pour la plupart leur propre néobanque ou leur banque mobile. La banque de demain ? Quoi qu’il en soit, les partenariats de services croisés ont le vent en poupe.

Grâce à LegalStart, la néobanque Qonto a pu proposer une service étendu à ses clients, leur permettant de déposer leur capital social en ligne et de créer leur entreprise de façon 100% dématérialisée. Au-delà de l’ouverture du compte bancaire de l’entreprise, c’est donc toutes les démarches juridiques qui sont simplifiées et accélérées. En deux ans, plus de 5000 sociétés ont été créées avec le pack Création Qonto x LegalStart.

Ce constat est valable également avec des services de type assurance, RH, gestion de la facturation et des impayés… En réalité, les entreprises innovantes des legaltech ou des fintech peuvent miser sur leur complémentarité pour occuper le terrain. Elles créent ainsi tout un écosystème intégré où la quasi-totalité des besoins peuvent être dématérialisés et confiés à un acteur expert. 

Les legaltech, comme les néobanques, sont des secteurs déjà digitalisées qui connaissent un essor remarquable malgré difficultés économiques actuelles. Répondant à des demandes des utilisateurs comme la nécessité de faire « soi-même », à moindre coût, ou d’accéder facilement à des services spécifiques, ces entreprises bénéficient de levées de fonds de plus en plus importantes et viennent challenger les acteurs traditionnels en place. Et ce , dans le monde entier… Comme si, le plus souvent, le service bancaire se résumait aux cartes bancaires.

A titre d’exemple, la néobanque anglaise Revolut a réalisé une levée de fonds de 500 millions de dollars en février 2020 (5). La plus grosse levée de fonds pour une néobanque européenne. Pour séduire les professionnels, son offre pro intègre notamment des outils tiers tels que Quickbooks, Zapier, Slack pour se fondre dans un écosystème intégré au plus près des besoins des clients revolut (6). 

La néobanque revendique notamment l’absence de frais cachés pour les comptes Revolut. D’autres néobanques se positionnent sur les ouvertures de compte sans condition de revenus (comme le compte Nickel). La plupart des néobanques misent également sur le marketing, avec à la place de carte visa classic et « triste », des cartes haut de gamme, et notamment la carte bleue premium et metal qui connaît un franc succès.

Il en va de même pour N26 qui s’associe à Allianz Assistance pour proposer un nouvel ensemble d’assurances voyages (7). Dans le cadre de son développement, la néobanque allemande a réussi deux levées de fonds en 2019. 300 millions de dollars en janvier 2019, puis 170 millions en juillet. (8)

Qonto prend également le même chemin avec 104 millions d’euros levés janvier 2020. Un record dans le fintech en France qui accompagne son ouverture à l’international en Italie, Allemagne et Espagne. (9)

Sources :

  1. Communiqué de presse “LEGALVISION PRO lève 3 millions d’euros, une levée de fonds exceptionnelle dans la legaltech”, 8 octobre 2020
  2. Où en est la Legaltech en France ?, Village Justice, mis à jour le 8 octobre 2020
  3. LegalTech: Seraphin.legal lève 2 millions d’euros pour digitaliser le marché du droit, FrenchWeb, 29 avril 2020
  4. LegalTech: 2,5 millions d’euros pour la plateforme de mise en relation entre avocats et clients d’Avoloi, FrenchWeb, 25 février 2020
  5. Revolut lève 500 millions de dollars et c’est la plus grande levée de fonds de la fintech en Europe, Siècle Digital, 25 février 2020
  6. L’alternative bancaire professionnelle, Revolut 
  7. Les assurances voyage de votre compte N26, N26
  8. N26 lève 300 millions de dollars en Série D, N26, 10 janvier 2019 
  9. Pourquoi et comment nous avons réalisé une levée de fonds record pour la fintech française ?, Qonto, 30 janvier 2020
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