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Automobile : Les stations-services souffrent (aussi) de la crise

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L’automobile couvre un large spectre d’activités dans son sillage. Concessionnaires, garages, stations-services et même péages… Tous dépendent de la circulation des véhicules sur les routes. Avec la COVID-19, et les confinements en mars et en novembre, le secteur automobile n’est pas si rose pour tous les professionnels du milieu. De plus, la suppression progressive des stations-services en zone rurale creuse encore les inégalités, créant d’immenses “zones blanches”. Une situation particulièrement difficile pour cette activité si centrale au bon fonctionnement des véhicules. Et que dire de l’arrivée massive des véhicules électriques… Une part entière du marché qui s’envole.

L’essor des automobiles électriques, un coup dur pour les stations-services

Les stations-services demeurent incontournables, point de passage obligé pour remplir le réservoir de son véhicule avant une panne sèche. Essence, Diesel ou encore GPL sont ainsi des carburants qui se retrouvent partout. Cependant, aujourd’hui, le visage de l’automobile français se redessine, et évolue.

En effet, de plus en plus de véhicules électriques entrent en circulation sur les routes de France, au détriment des autres types d’automobiles. Ainsi, en 2020, l’on comptait 80 564 nouvelles immatriculations de voitures électriques. C’est bien plus qu’en 2011 (2626 immatriculations), ou qu’en 2015 (17 240 immatriculations). Des véhicules pour lesquels les stations-services de France n’ont pas encore toutes apporté une solution.

Ces derniers utilisent l’électricité, au travers de bornes de recharge. Bien que certaines voitures dites “hybrides” permettent d’allier carburant et énergie, la montée en puissance du tout électrique fait grincer des dents les professionnels des stations-services.

Cette évolution du marché automobile se conjugue aussi avec la pandémie de COVID-19, où les déplacements sont moins nombreux. Hormis quelques personnes qui continuent à se rendre sur leur lieu de travail chaque jour, la majorité des salariés reste chez eux, adoptant le télétravail. Un format qui n’est pas sans toucher le secteur automobile dans sa plus large acception.

Les plus vulnérables sont les stations-services situées en zones rurales. Des zones moins fréquentées, mais dont l’activité repose sur les locaux qui se déplacent chaque jour pour faire des achats, ou travailler. La hausse du télétravail est alors une bien mauvaise nouvelle, signe annonciateur de grandes difficultés pour ces stations-services indépendantes.

Suite au premier confinement, au 11 mai, 4% d’entre elles ont fait faillite, la moitié se dit fortement impactée par le confinement. Un constat qui se retrouve encore lors du second confinement. 

Vers une évolution de l’offre pour survivre dans le temps

Pour les conducteurs en zone rurale, la disparition des stations-services est une mauvaise nouvelle. Tout comme dans le cadre de déserts médicaux, les automobilistes souhaitant faire le plein devront effectuer un trajet encore plus long. En 2020, 2,5% des Français sont concernés, et parcourent au moins 30 kilomètres pour accéder à une station-service.

Cela démontre bien la disparition progressive mais alarmante de ces infrastructures. En 1980, le pays comptait plus de 40 000 stations-services. Aujourd’hui, il n’est plus que de 11 000, dont 5900 stations-services traditionnelles. Soit une division par quatre de l’offre. Afin de lutter contre la fermeture et disparition progressive de ces commerces ruraux, la Commission des Finances du Sénat met en place une aide pour ces métiers. 

Réservoir plein essence voiture
Les stations-services proposent des carburants classiques mais doivent se moderniser.

Le Projet de Lois de Finances pour 2021 modifie ainsi les crédits affectés au programme du Fonds d’Intervention pour les Services, l’Artisanat et le Commerce (FISAC). En somme, il lui octroie une dotation de 30 millions d’euros. Une aide bienvenue qui soutient l’artisanat et les commerces de proximité en zone rurale, dont la disparition serait terrible.

Pour les stations-services, l’enjeu est avant tout de se moderniser pour répondre aux évolutions des besoins. Notamment par la mise en place de plus d’offres de carburants, mais aussi la présence de bornes électriques pour recharger son véhicule. Ainsi, sur les 30 millions d’euros en faveur du FISAC, le Sénat garde 5 millions d’euros pour l’évolution des stations-services. Un projet d’avenir, pour permettre à ces indépendants de pouvoir, à nouveau, refaire le plein de clients.

Sources : 

  1. 5 millions d’euros pour les stations-service au travers du FISAC 2021, Communiqué du FNA publié le 9 novembre 2020
  2. La crise touche de plein fouet les petites stations, Article de Caradisiac du 24 avril 2020
  3. Chiffres des ventes & immatriculations de voitures électriques en France, infographies Automobile Propre du 14 novembre 2020
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