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De la Terre aux Hommes, « One Health »

Dernière mise à jour:

Mis à jour le 29 septembre 2020

Avec la multiplication des maladies infectieuses des Hommes, des alternatives de production et de consommation sont de plus en plus envisagées. C’est tout le concept de “One Health”. C’est une façon d’appréhender [la santé] dans la complexité de ses interactions avec la santé animale et végétale ainsi que celle des écosystèmes” la définit le CNRS (1). Initiée dans les années 2000, cette démarche de “santé unique” prend de plus en plus d’ampleur dans l’esprit des consommateurs et, par conséquent, des producteurs.

C’est un sujet d’actualité qui était au cœur des trois webinaires organisés par l’association Bleu-Blanc-Coeu r(1). En s’appuyant sur les travaux de l’INRAE et de Valorex (3), de nombreux experts se sont exprimés sur cette thématique. Parmi eux, vous pouviez retrouver Anthony BERTHOU, nutritionniste ; Denys DURAND, ingénieur de recherche à l’INRAE (2); Joe HIBBELN, Directeur du département Neurosciences Nutritionnelles au NIH (National Institute for Health) ; et bien d’autres… 

Consommer mieux, le nouvel enjeu des Hommes

Une multitude de questionnements tournent autour d’une nouvelle manière d’appréhender la santé. C’est le concept “One Health” : une santé unique. Elle implique une profonde transformation de la production, afin de réconcilier les Hommes avec l’animal et l’environnement. 

Pour prévenir les problèmes de santé lié à la consommation de nos produits actuels, il faut remonter à la source. C’est à dire à la production. 

Selon une étude ESTEBAN (4), 44% des femmes et 54% des hommes sont en surpoids. De plus, 75% des maladies des Hommes seraient d’origine animale, domestique et sauvage. En effet, c’est le cas pour le Sida, Ebola ou encore, plus récemment la Covid-19.

C’est donc le défi d’une bonne et nouvelle alimentation, possible en revenant aux origines notamment de la production animale. 

Cette pratique de surconsommation est évidemment au coeur des méthodes de production d’aujourd’hui. On consomme plus donc on produit plus, et généralement mal. Les Hommes se créent de nouveaux besoins. Ils nécessitent de nouveaux produits, et sont assoiffés d’innovation dans tous les domaines. Parfois, il arrive que ces innovations desservent la nature. C’est pourquoi, l’Homme doit trouver une manière alternative ou via ses innovations, de consommer différemment. 

Une nouvelle vision de cultiver

Cette démarche de santé unique débute par une nouvelle vision de produire. Pour y arriver, il faut sauver la biodiversité, et lutter contre la déforestation. 

Pour Marc-André SELOSSE, professeur du Muséum national d’histoire naturelle, tout commence par la valorisation et le bien-être des sols. Le sol fait la plante, et fait le climat. Pour changer notre manière de produire sur la Terre, il faut que les Hommes prennent soin des écosystèmes terrestres d’abord. 

Le professeur donne un exemple simple mais parlant. Le sol ne devrait pas contenir d’azote. Pourtant c’est le cas. La cause ? les engrais que l’activité humaine continue de disséminer malgré les avertissements de certains organismes. 

Ecouter les autorités ou les organismes ne permettra pas aux agriculteurs de gagner plus. Ce serait même plutôt l’inverse. C’est pourquoi, les changements en faveur de l’environnement peine à gagner du terrain. La pression économique et l’atmosphère du marché ne semble pas encore propice à prendre complètement en considération les alertes qui sont sonnées de plus en plus souvent.

Il existe pourtant des solutions. Certains consommateurs se tournent progressivement vers une consommation plus propre et responsable. On pense davantage aux répercussions de nos actions.  

Pour ce faire, il est primordial de connaître le cycle de vie d’un produit afin d’avoir la vision complète de l’impact environnemental de ce produit. C’est pourquoi, dans la majorité des cas, l’agriculture doit s’adapter. 

La tendance du régime alimentaire végétarien est un des gestes éco-responsables les plus courants, et qui participent à une vraie baisse des émissions de gaz. En effet, l’agriculture, en plus de l’élevage, est responsable de la déforestation. Des forêts sont rasées ou défrichées afin de trouver de nouvelles terres pour produire et ainsi répondre à la demande de la (sur)consommation humaine. 

Les Hommes et les animaux, vers une réconciliation

Le régime végétarien participe également en grande partie à une diminution de la consommation de viandes et de charcuterie. C’est une bonne chose pour la planète, mais également pour la santé des Hommes. En effet, selon une étude de Fabrice PIERRE de l’INRAE, une surconsommation de charcuterie serait responsable d’une augmentation du cancer du côlon. 

Pour inciter les consommateurs à adopter davantage ce mode de consommation, une stratégie de prévention nutritionnelle pourrait être envisagée. Ainsi, si la demande en viandes et charcuterie baisse, les élevages vont s’amoindrir.

De plus, la maltraitance des animaux affecte de plus en plus les Hommes. Davantage de Français essaient d’adapter leur mode de consommation. Ils limitent leurs dépenses dans des produits issus d’élevage intensif. 

De nombreux associations et organismes, telles que L214, prennent de plus en plus de place et font entendre leurs requêtes. Leurs contestations commencent à influencer progressivement le comportement de beaucoup de consommateurs. 

De nombreux changements dans la monde de la production agricole notamment, sont appréhendés. Certaines enseignes de la Grande Distribution font appel à de nouveaux distributeurs plus locaux, plus responsables. Une vraie démarche de protection et de valorisation de la biodiversité est en cours. De multiples recherches tentent de trouver des alternatives sur le long terme. Les Hommes cherchent à adopter un mode de consommation révolutionnaire pour protéger leurs ressources premières. Une réelle reconnexion avec la nature et les animaux voit le jour. Une prise de conscience des plus importantes. Il s’agit là de l’enjeu que chaque être humain devrait prendre en compte. Si chaque citoyen du monde changeait une petite habitude, au quotidien ; de grands changements s’opérerait à échelle internationale. 

La COVID-19 un facteur influencant une meilleure consommation.


Il est vrai que nous avons des changements ces derniers temps dans les habitudes des consommateurs. La COVID-19 est aussi responsable de ces derniers. En effet, cette dimensions de peur créée par l’incertitude face à un virus que nous ne connaissons a pousser les consommateur à rechercher un cadre rassurant et de bien être. (5)Cela passe par la nutrition, effectivement l’alimentation est étroitement liée à notre état de santé. C’est pourquoi il est important de ne pas la négliger.

Ainsi les consommateurs ont bien compris cette notion et on cherché à mieux se nourrir en privilégiant notamment les aliments issus de l’agriculture biologique selon une étude réalisée par Nielsen(6). Conscients des problèmes liés a l’élevage intensif, véritables clusters de maladies, et envieux de soutenir l’économie locale, ils ont également privilégié les petits producteurs proches de chez eux. Ainsi la crise sanitaire a continué de faire émerger une prise de conscience alimentaire tout en étant lié a une prise de conscience sur le plan santé. Il est fort probable que ces nouvelles façons de consommer continuent sur le long terme suite à la prise de conscience globale de la population.

Sources

(1) Bleu-Blanc-Coeur

(2) INRAE

(3)Valorex One Health. Ambitions, défis et difficultés d’une approche incontournable pour la santé, du CNRS (Centre national de la recherche scientifique) 29 mars 2018

(4) Etude ESTEBAN 2014-2016

(5)Confinement et Covid-19 : Impacts sur la consommation alimentaire des Français par Vanessa 1 juillet 2020 Pagachey

(6)LA SANTÉ DU BIO EN FRANCE AU RÉVÉLATEUR DU COVID-19 Etude Nielsen – 08-04-2020

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