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Focus : Economie collaborative, le business model qui fait « pschittt”

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L’économie collaborative est née de la consommation collaborative. Celle-ci repose sur le partage ou l’échange entre particuliers de biens & services; on pense à Le bon coin, Airbnb ou encore Uber pour ne citer qu’eux.

Le partage de la connaissance aussi ne fait pas exception à ce nouveau mode de consommation. Ainsi en est-il des cours en ligne que ce soit sur YouTube ou des plateformes dédiées comme par exemple Udemy.

Cette consommation collaborative est dans un premier temps pour les particuliers un moyen de réaliser des économies. Et donc une bonne opportunité pour lutter contre « l’impact de la crise ».

En outre, l’émergence du numérique qui facilite grandement tous ces nouveaux processus; tous ces échanges s’accélèrent en effet grâce à des acteurs de plus en plus connectés.

Economie collaborative et écologie, une utopie ?

L’économie collaborative peut suggérer également un avantage écologique au premier abord. On pense à Blablacar et son co-voiturage naturellement, mais également à tous les échanges entre particuliers évitant ainsi la “surconsommation”.

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Néanmoins, on peut remettre cela en question lorsqu’un particulier qui vend ou loue du matériel par exemple à un autre particulier. Cet échange entraîne souvent un déplacement en voiture qui peut être souvent plus important que le déplacement chez le professionnel à proximité, les émissions de CO2 vont donc de paire.

D’après l’étude du cabinet PWC, le marché européen devrait atteindre les 570 milliards de dollars en 2025. Soit un taux de croissance annuel moyen prévu de + 36,4 % et une multiplication du marché par plus de 20 en 10 ans. Concernant le territoire national, le marché vaut actuellement 4 milliards d’euros mais les prévisions atteignent 83 milliards d’euros pour 2025.

Aujourd’hui en France, c’est près de 300 plateformes dédiées et 70% d’entre elles sont françaises.

Selon une étude COFIDIS – CSA, 95% des français ont déjà eu recours à ce type de consommation. Cela représente 495€ (613€ pour les 25-34 ans) en moyenne de gagnés et ou économisés par personne par an.

Bordeaux : champion de l’économie collaborative

Cette année encore, le cabinet d’études économique Asteres s’est intéressé à la pénétration des différentes plateformes de partage entre particuliers. A savoir leboncoin, Airbnb, Blablacar, Ouicar, Allovoisins, Stootie et Zilok afin de classer les 30 premières villes de France.

Ainsi , Bordeaux arrive pour la deuxième année consécutive en première position des villes où l’économie collaborative est la plus développée.

Cela se caractérise d’ailleurs par la naissance de nombreuses start-up dédiées . La chaire européenne d’économie collaborative ETXECO met en avant la capitale girondine comme un acteur majeur au sein de cette économie dans l’Hexagone.

Un « hors limite » plutôt bien encadré…

Pendant longtemps, l’économie collaborative surfait sur des limites très flous concernant sa fiscalité. Les zones d’ombres s’écartent.  Si le seul service avec partage de frais, sans rémunération additionnelle, reste exonéré fiscalement, l’essentiel de l’économie collaborative se soumet aux exigences fiscales.

Tout revenu régulier se voit imposé au titre des bénéfices industriels et commerciaux (BIC).

Le gouvernement prévoit pour ces activités le régime de la micro-entreprise tant qu’ils n’enregistrent pas un chiffre d’affaires supérieur à 82 800 euros par an pour la vente de marchandises, objets, fournitures, denrées et activités de logement. Pour les activités de services, le seuil est de 33 200 euros par an, il relève des bénéfices industriels et commerciaux et des professionnels libéraux correspondant à des bénéfices non commerciaux.

Ce régime offre quelques avantages comme par exemple l’exonération de la TVA ou des obligations comptables et fiscales simplifiées.

Mais aussi des abattements forfaitaires du chiffre d’affaires concernant le bénéfice imposable de l’ordre de :

  • 68% pour les activités de vente et de fourniture de logement
  • 45% pour les autres activités de vente de marchandises (BIC)
  • 25% pour les activités de services

Ces seuils peuvent toutefois être dépassés pouvant atteindre 91 000 euros pour les activités de vente et 35 200 euros pour les activités de services.

Mais attention si ces seuils sont dépassés deux années consécutives, le régime de l’entreprise passera en entreprise individuelle classique à l’instar du régime de la micro-entreprise précédemment appliqué.

Pour conclure sur la déclaration des revenus liés à cette économie, le gouvernement prévoit à compter du 1er janvier 2019, les plateformes auront l’obligation de transmettre automatiquement les revenus (fonciers, BIC, BNC…) enregistrés par les utilisateurs.

Quelle rentabilité pour ces plateformes ?

6 à 12% ; c’est la commission prélevée par Airbnb en tant qu’intermédiaire. Créée en 2008 à San Francisco, l’entreprise a levé 3,1 milliards de dollars depuis sa naissance et a commencé à devenir rentable seulement en 2016 soit 8 ans après. Ce qui est une performance notable dans le monde de la start-up collaborative.

Si on prend l’exemple de la plateforme UBER créée quelques mois après, on constate que l’entreprise est toujours largement déficitaire. Elle aurait perdu depuis son lancement près de 4 milliards de dollars. Un phénomène est dû à la « création d’un nouveau marché » selon le porte parole français de la firme.

Tendre l’oreille aux opportunités business

Les mentalités changent. D’après une étude de Lokéo et de l’institut Opinionway 37% des Français disent avoir du mal à gérer leur budget et sont prêts à louer leurs biens tels que la voiture, les outils de bricolage, leur électroménager et même leurs produits multimédia pour y remédier.

Intéressant quand on sait que la même étude stipule que pour plus des trois-quarts des français, la location ou les abonnements représentent de bons moyens pour se faire plaisir et découvrir de nouveaux produits et services.

Aujourd’hui certes, le marché du partage possède déjà ses grands noms et il peut sembler difficile de s’y installer.

Cependant les chiffres ne mentent pas, si le volume doit atteindre 85 milliards d’euros d’ici 2025 c’est qu’il y a matière à faire, tout en sachant que les plus sensibles à ce type de consommation concernent la jeune génération (25-34 ans) et qu’il va y avoir une nouvelle génération à séduire.

Une nouvelle génération marquée par des attentes qui seront toujours plus exigeantes en termes d’accessibilité, de rapidité et de personnalisation.

Patrick BONTE – Bordeaux Business

Sources :

1. Etude du cabinet PWC 

2. Etude Cofidis – CSA

3. Etude Asteres

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