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Le permis de conduire à l’heure du confinement, Interview de Romain DURAND, Lepermislibre

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La plateforme Lepermislibre développe de nouveaux contenus pour permettre aux candidats au permis de conduire de préparer leur examen au code notamment. Et pour cause, suite à l’annonce du re-confinement, les auto-écoles et les candidats ne peuvent plus assurer les heures de conduite… En revanche, les examens au code et au permis de conduire sont maintenus. Des décisions à deux vitesses qui viennent perturber le déroulé classique de la formation et dont les répercussions risquent de se ressentir sur de longs mois. BORDEAUX Business s’est entretenu à ce propos avec Romain DURAND, directeur général de Lepermislibre.

Lepermislibre, « Nouvel espace candidat : le même mais en mieux ! »

Quelles contraintes subissent candidats au permis de conduire et moniteurs d’auto-école ?

Pour les candidats, la contrainte principale est de ne pas pouvoir conduire. Le souci est que cela à plusieurs conséquences directes sur la façon dont se passe leur apprentissage de la conduite. Actuellement, les examens au permis de conduire sont autorisés. C’est logique pour le code mais pas pour la conduite. Il faut les repousser parce que sans avoir le droit de prendre des heures de conduite avant son examen, on augmente drastiquement le risque d’échec. Forcément, quand on est moniteur, on ne veut pas envoyer ses élèves au casse-pipe. Le but est qu’ils obtiennent leur permis. Cela a des conséquences aussi bien financières que temporelles. Financières car les candidats paient pour passer l’examen et pour prendre des heures de conduites supplémentaires. Temporelles car les délais induits par le confinement vont créer un bouchon à la sortie en décembre.

La seconde conséquence, indirecte, seront les bouchons à la sortie du confinement. Ils seront probablement pire que pour le premier confinement car on autorise les candidats au code et donc à passer ensuite à la conduite. On va alors se retrouver avec ceux qui n’ont pas pu passer l’examen à cause du re-confinement, ceux qui devaient déjà le passer à la fin du confinement, ceux qui commencent à prendre des cours de conduite car ils ont pu passer leur code pendant le confinement. Chez Lepermislibre, pour assurer le travail, il va falloir doubler les effectifs.

Pour les moniteurs, les conséquences sont davantage morales que financières. Ils peuvent tout de même bénéficier du fonds de solidarité. Ce n’est pas confortable mais au moins on s’en remettra. Par contre, le re-confinement aura des répercussions à posteriori quand le bouchon va arriver et qu’il va falloir reprendre. On risque notamment de voir des enseignants indépendants passer de 8h par jour à 10-12h pour rattraper les heures qui n’ont pas pu se tenir en novembre.

Quelles répercussions économiques pour les professionnels ?

Pour les indépendants, comme je vous le disais, ils peuvent bénéficier du fonds de solidarité. Pour les plateformes, il existe les dispositifs du chômage partiel. Les structures pour lesquelles le re-confinement est le plus difficile sont les petites auto-écoles. Les TPE et PME sont d’une manière générale les plus durement touchées. Pour Lepermislibre, c’est plutôt le contraire à vrai dire. Comme tout se fait en ligne, on a davantage de demandes.

Le confinement, puis le re-confinement, donnent une lecture très claire du marché. Quand les auto-écoles ne se mettent pas au numérique, elles le payent plein pot. Forcément, qui dit pas de locaux ouverts dit pas d’inscription. Comme dans chaque crise, le malheur des uns fera le bonheur des autres.

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Lepermislibre sort une nouvelle interface candidat, plus complète, pour permettre aux inscrits de préparer leurs examens.

Quelles solutions proposent Lepermislibre pour permettre autant que possible la poursuite du parcours de formation des candidats au permis de conduire ?

On vient de sortir un nouveau site internet avec plus de live, d’exercices, de nouveaux quizz. Tout un système amélioré pour permettre aux candidats d’aller plus vite dans leur formation au code. En ce qui concerne la conduite, on se déploie pour proposer des disponibilités plus proches de chez les candidats. Cela implique bien entendu d’augmenter le nombre d’enseignants sur toute la France.

D’autres projets sont en cours, notamment une nouvelle plateforme dédiée au code qui devrait voir le jour très bientôt ; ainsi qu’une seconde liée à la conduite, qui arrivera plus tard.

En quoi le recrutement immédiat de nouveaux enseignants va-t-il aider dans la mesure où les cours de conduite sont interdits ?

Le recrutement des enseignants doit s’opérer dès à présent car il leur faut 1 à 3 mois pour devenir opérationnel. Plusieurs étapes sont à suivre avant de pouvoir débuter sur Lepermislibre. Ils doivent devenir indépendant, obtenir un véhicule, comprendre comment fonctionne la plateforme… Le recrutement dès novembre a pour but d’anticiper la forte hausse d’activité liée au déconfinement.

Aujourd’hui, on s’apprête à gérer une double problématique : gérer la croissance de la plateforme et anticiper la hausse d’activité liée au déconfinement. Dans les deux cas, cela implique de recruter. Il faut savoir qu’un enseignant suit entre 50 et 70 candidats par an. Donc il faut énormément d’enseignants pour résorber un bouchon créé en à peine un mois.

Malheureusement, c’est le consommateur qui en paie le prix : délais qui augmentent, coût des cours de conduites supplémentaires…

En parlant de la croissance de la plateforme Lepermislibre, quelle est la démarche derrière votre partenariat avec Cdiscount ?

Cdiscount est un relais de croissance, de vente, d’audience. Ils vendent ce qu’on vend mais au travers de leur plateforme. Le permis de conduire est le premier examen en France alors est-ce que ce n’est pas un bien de consommation qu’on peut vendre en ligne ? En complément, cela nous permet de toucher une autre typologie de clients. Actuellement avec Lepermislibre, on fait de la publicité sur Facebook et Google. On touche principalement les 18-25 ans. Avec Cdiscount, la mise en avant est bien différente. On entre dans le champ de vision de clients qui n’auraient pas pensé au permis en ligne ou qui sont davantage reculés dans des zones de campagne… Cdiscount, c’est entre 60 à 70 millions de visiteurs uniques chaque mois. C’est un relais de croissance très intéressant qu’on aurait tort de négliger.

Quelles sont les perspectives de développement pour Lepermislibre ?

Actuellement, Lepermislibre compte 350 enseignants. A titre de comparaison, il y a à peu près 32000 enseignants en France. On est donc une goutte d’eau. A l’heure actuelle, on est développé dans les grosses agglomérations. Et on est en cours de développement dans les agglomérations secondaires pour se rapprocher des milieux plus ruraux. A ce titre, notre concurrence réelle, c’est toujours les auto-écoles traditionnelles. Ce sont elles qui maillent tout le territoire. Nos concurrents directs, comme En Voiture Simone, ne nous font pas d’ombre, comme nous ne leur en faisons pas non plus, car ils sont aussi une autre goutte d’eau au regard du nombre de moniteurs d’auto-école sur le marché français.

L’ambition de Lepermislibre est réelle et énorme. Des milliers d’enseignants vont pouvoir rejoindre la plateforme. Pour vous donner un ordre d’idée, aujourd’hui on recrute 30 enseignants par mois. A partir de janvier, on en accueillera entre 50 et 60 chaque mois.

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