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La Garonne et le réchauffement climatique, les acteurs de l’eau se mobilisent

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La Garonne se confronte à des difficultés liées au réchauffement climatique. En effet, elle n’est pas exempte du changement climatique qui touche l’ensemble du globe. D’un autre côté, si sa situation est préoccupante c’est aussi à cause de l’activité humaine. Il va s’en dire que si les personnes ne changent pas leur habitude, la situation pourrait bien devenir irréversible. La Garonne voit ses ressources en eau baisser au fur et à mesure. La qualité de l’eau et la biodiversité se sont également dégradées. Et si ces phénomènes sont bien là, ils en entraînent d’autres. L’effet papillon dira t’on. Et pour cause, les inondations sont de plus en plus fréquentes et intenses, et la façade littorale se détériore. Ainsi, face à ce constat peu réjouissant, il convient d’agir sans plus tarder. Des perspectives se fixent à l’horizon 2050 pour mettre en place une politique de l’eau sur l’ensemble du bassin Adour-Garonne. 

Dans ce contexte, les acteurs de l’eau du sous bassin de la Garonne se réunissent pour comprendre les enjeux et les mesures à adopter pour préserver notre plus belle ressource, l’eau. 

Une situation alarmante pour la Garonne

Si on dit que la vie est un long fleuve tranquille, il faudra tout de même y penser à deux fois. En effet, pour la Garonne, aujourd’hui, rien n’est bien tranquille. La situation est d’ailleurs très préoccupante. D’un point de vue quantitatif, le fleuve est en difficulté. Cela veut dire que les débits minimum ne sont pas forcément respectés sur les périodes de basses eaux. La situation est plus particulièrement inquiétante à l’aval.  L’estuaire de la Gironde reçoit moins d’eau douce qu’auparavant et cela risque de créer des dérèglements. D’un autre côté, le fleuve est soumis à un phénomène d’évapotranspiration ou encore de sécheresse estivale qui risque d’augmenter si les habitudes et les pratiques de consommation de l’eau n’évoluent pas dans le bon sens.  Effectivement, si rien est fait, l’aggravation des sécheresses estivales et automnales pourrait impliquer des baisses naturelles de débit jusqu’à -40%.

Par ailleurs, le réchauffement climatique est également un facteur qu’il faut prendre en compte dans la mutation des comportements. Ce phénomène climatique est également responsable de la baisse d’eau disponible qui accentue la baisse de qualité de l’eau. Avec des quantités insuffisantes, l’eau manque de dilution et se réchauffe plus rapidement. Les événements se suivent en chaîne. La biodiversité est ainsi très menacée puisque les milieux aquatiques sont fragilisés. De plus, l’alimentation en eau potable devient un enjeu majeur sur le territoire. Les acteurs de l’eau doivent donc agir pour parvenir à trouver des solutions de gestion du fleuve. 

Au delà des apparences la Garonne est un colosse aux pieds d’argile

Confronter les différents acteurs afin de comprendre les enjeux et trouver des solutions

Ainsi, le 17 mai, les acteurs de l’eau du sous bassin de la Garonne se sont réunis. Ils ont répondu à l’invitation de Henri Tandonnet. Il s’agit du président de la commission territoriale. L’objectif de ce forum de l’eau était d’aborder les enjeux de la gestion actuelle du fleuve pour renforcer et cibler les actions. Les acteurs se sont fixé des objectifs. Ils espèrent retrouver la qualité de l’eau et obtenir 53% de bon état des rivières en 2027. Actuellement, les rivières sont à 40% en bon état.

D’un autre côté, le forum doit permettre de proposer une stratégie pour le sous bassin de la Garonne sur la période 2020-2024. Le forum de l’eau du 17 mai, s’inscrit en complément de la consultation publique du SDAGE, le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion de l’Eau. Cette consultation a notamment vu le jour le 1 mars sur le territoire. Elle vise à récolter des avis afin de coordonner les actions et définir des objectifs pour mettre en place la politique de l’eau prochaine pour 2022 – 2027. 

Pour renverser la tendance peu favorable concernant l’état de la Garonne, les acteurs de l’eau ont identifié plusieurs enjeux. Ils doivent notamment assurer une cohérence des politiques de l’eau sur le territoire. La disponibilité de l’eau pour les besoins humains doit respecter la préservation des milieux. Les acteurs doivent également prévenir des inondations dans un contexte climatique instable. D’un autre côté, les fonctionnalités des milieux aquatiques doivent être réhabilitées et la continuité écologique doit être restaurée. En effet, la Garonne est le seul fleuve qui accueille toutes les espèces de poissons amphihalins. Ensuite, ils doivent réaménager l’espace rural afin de réduire les transferts et le ruissellement. Enfin, ils doivent mettre en œuvre des solutions pour résorber les macro pollutions.

Pour ainsi dire, il y a de nombreux travaux à mettre en place pour sauvegarder cette ressource indispensable. Mais, il convient de voir la réalité en face et les acteurs de l’eau ouvrent le débat pour comprendre comment agir au mieux. Le réchauffement climatique et l’activité des hommes impactent les milieux aquatiques. Par principe de causalité, les constats s’enchaînent. Cependant, il n’est pas encore trop tard pour inverser la situation

La Garonne, un joyau à préserver

Le bassin Adour-Garonne figure parmi les six bassins français les plus touchés par le changement climatique, engendrant un déficit croissant entre ressources en eau et besoins, estimé à 250 millions de m3 par an, pouvant même atteindre 1 milliard de m3 d’ici 2050. L’élévation des températures, déjà constatée, devrait augmenter de 2°C, avec des conséquences diversifiées sur le climat, les paysages et la disponibilité en eau. Celle-ci deviendra moins abondante et plus fluctuante, tandis que la croissance démographique accentuera la pression avec un million d’habitants supplémentaires d’ici 2040.

Cette situation accroît le risque de perdre jusqu’à 50 % des ressources en eau, altère la capacité de purification naturelle des eaux, perturbe la qualité des écosystèmes aquatiques et intensifie la vulnérabilité territoriale face aux événements climatiques extrêmes.

Sources :

“Bassin de la Garonne : Tous concernés, tous mobilisés pour préserver notre patrimoine commun : l’eau !” Agence de l’Eau Adour-Garonne, communiqué de presse du 17 mai 2021

Consultation projet SDAGE-PDM 2022-2027” Eau Grand Sud Ouest

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