La LegalTech, évolution de la consommation du Droit

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Le développement de la LegalTech marque les métiers du secteur juridique depuis quelques années maintenant. Aujourd’hui en France, le marché du droit représente 40 milliards d’euros, soit 2% du PIB. Face à la multiplication des besoins juridiques, la filière est redevenue créatrice d’emplois. Elle profite d’une croissance constante qui semble pas s’étioler. Pour répondre à ces enjeux et faire face aux besoins des professionnels du droit comme des clients, les legaltechs ont émergé pour simplifier et renforcer l’accès au droit. A l’image de l’ensemble des pans de la société, le numérique et les plateformes se sont imposés, au bénéfice de l’humain.

Au cœur du digital, les entreprises juridiques prennent possession des outils permettant d’automatiser une partie de leurs services. Dans ce marché en pleine (r)évolution, c’est donc naturellement que les entreprises se présentent auprès des acteurs du secteur juridiques. Experts comptables, avocats, notaires, juristes… A l’instar des solutions de Lexis Nexis, elles évaluent leurs besoins et attentes. Pour créer les outils d’aide à la décision les plus en phase avec leur métier.

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Etats généraux de la justice ; le rôle des legaltechs

Le chef de l’Etat annonce de nouveaux objectifs pour réformer le système judiciaire français. Accusé de laxisme et de lenteur, le système judiciaire fait l’objet de critiques de plus en plus vives. Aussi, pour y remédier, Emmanuel Macron annonce vouloir « dresser un état de la situation de la justice » et « la mettre au centre du débat démocratique ». Pour cela, il lance une consultation sur cinq mois, sollicitant les professionnels du droit, étudiants et citoyens pour échanger sur ces mesures. Parmi les grands sujets du droit et de la justice modernes, le rôle des legaltechs dans les procédures et les métiers. Et notamment pour faciliter et accélérer les prises de décisions.

La consultation aborde donc la problématique de l’accompagnement des professionnels du droit pour tendre vers une justice plus rapide et efficace. Puis, quel rôle l’IA a à jouer dans les processus de décision juridique. Ou encore, comment s’appuyer sur les LegalTechs pour parfaire le système judiciaire.

LegalTech, la digitalisation d’un métier porté sur la confiance client

Un client, qu’il soit un particulier, un entreprise ou une collectivité, peut faire appel aux services d’un avocat pour de nombreux besoins. Droit des sociétés, droits en immobilier, droit de la famille, etc… L’avocat se place dans une relation de confiance avec son client. Il l’accompagne et l’aide à solutionner les difficultés rencontrées ou à mettre en place des procédures juridiques liées aux évolutions de l’entreprise. Dans la mesure où le cœur du métier de l’avocat consiste à constituer des dossiers pour chaque client avec des pièces qui lui ont été transmises, avec des rendez-vous réguliers par téléphone ou en physique, la question d’utiliser des solutions dématérialisées s’est rapidement posée.

Certains Cabinets comme CG Avocats ou LLC & Associés, situés à Bordeaux, utilisent des logiciels sécurisés. Lesquelles leur permettent d’échanger des informations dématérialisées avec leurs clients, et entre les collaborateurs. Cela permet d’une part de limiter considérablement la quantité de documents imprimés, et donc de faire un pas vers une consommation plus responsable ; d’autre part, de limiter la quantité de dossiers stockés dans les bureaux, et archives. Ainsi, LLC & Associés a été récompensé pour la douzième année consécutive avec l’obtention du label ISO 9001-14001, propre à la protection de l’environnement et au développement durable.

Dématérialiser pour mieux gérer

Pour un groupe de taille importante, la dématérialisation est vitale. Que ce soit au sein d’un même établissement, ou pour communiquer avec les équipes à travers le monde. Cette dématérialisation des données et des documents permet en temps réel d’échanger des informations. Le tout sans avoir besoin de tout envoyer par voie postale, afin de gagner un temps considérable.

De plus, le client bénéficie ainsi d’un regard sur son dossier. Il accède à toutes les pièces et la possibilité de transmettre en ligne directement, sur un système sécurisé et crypté. Cela permet aux avocats de réduire le nombre d’appels, de mails et de courrier transmis. Ils consacrent donc plus de temps au coeur du dossier. C’est aussi une opportunité de mettre en oeuvre le droit collaboratif plus régulièrement.

Chaque avocat exerce généralement dans un Cabinet avec une spécialité propre. Et cela, même s’il est en capacité d’intervenir sur de nombreux cas de figure. Le droit collaboratif permet que plusieurs avocats interviennent dans un même dossier. Ils apportent ainsi leur expertise directement liée à leur spécialité, afin de proposer les meilleures solutions au client. Il s’agit d’une pratique de plus en plus courante, que la digitalisation facilite davantage. Notamment si les collaborateurs travaillent à des bureaux différents. 

LegalTech, synergie et collaboratif dans un marché peu mature

En France, le marché des Legaltech se développe assez lentement. Et pour cause : selon une étude menée par Actualités du Droit et Maddyness en 2018, 33,3% des legaltech se sont vues freinées dans leur croissance à cause de contraintes réglementaires. Reconnaissance de la signature électronique, l’un des symboles de la dématérialisation des documents, les open data etc… Si 2017 a été l’année du pic de création de Legal Tech en France, 2018 a connu une chute importante, liée à ce bridage qui démontre la maturité très relative du marché. C’est pour cette raison que des incubateurs spécialisés dans l’accompagnement des Legal Tech ont vu le jour. A l’image de l’Incubateur du Barreau de Bordeaux (IBB), créé en octobre 2017. De belles levée de fonds ont toutefois lieu pour les projets les plus prometteurs, comme LegalVision Pro.

En effet, Bordeaux a suivi le mouvement après le lancement de plusieurs villes comme Paris et Marseille. Le but de cette institution étant de former l’ensemble des avocats aux innovations technologiques et numériques afin que le métier d’avocat puisse être en adéquation avec les nouveaux besoins et les nouvelles demandes que crée le digital. Son objectif est de se positionner comme accompagnateur dans cette formation. Tout en garantissant le respect des grands principes que véhicule la profession d’avocat. 

Sur un marché national qui compte plus 180 Legal Tech, dont la majeure partie se trouve à Paris, Bordeaux n’en compte que cinq. Juridip, LegalVision, LegalVision Pro, Hellia et TPE Qube. Avec un positionnement qui leur est propre, aussi bien pour un contact B to B ou B to C, ces acteurs ont un marché à exploiter en suivant les évolutions et besoins.

Des salons aux datas, digitaliser le juridique

Pour se faire, des événements à l’échelle nationale leur sont dédiés. A l’image des conférences de Lexis Nexis, qui ont lieu partout en France, notamment sur le sol bordelais. Ou encore l’événement Fin&Tech Summit, qui s’est tenu à Bordeaux les 8 et 9 octobre 2019. Une occasion idéale pour rencontrer et échanger avec tous les acteurs FinTech, LegalTech, RegTech (développement de la technologie liée à la réglementation) ou encore InsurTech (dédié au secteur de l’assurance), miser sur l’expérience client et améliorer l’automatisation de l’échange de données à caractère juridique. Les conférences dispensées permettent par exemple de traiter des questions relatives à la cybersécurité et la blockchain, l’intelligence artificielle ou la big data, des éléments centraux sur la question de la digitalisation des outils.

Le Digital brise les frontières et permet à tous les secteurs d’activité de faciliter la transmission des informations, la communication et de faire un geste en faveur de l’environnement en limitant considérablement la consommation de papier. Si pour certaines personnes l’évolution de ces métiers apparaît comme une compromission de la sécurité des informations, à l’heure où la protection des données est au centre des attentions, pour d’autres, l’évolution des formes de la consommation du Droit en tant que telle doit suivre cette digitalisation. Métier où la confidentialité et le secret professionnel sont essentiels, les logiciels mis à la disposition des avocats sont sécuritaires, centrés sur la blockchain, le cryptage et la tokenisation, afin de rendre toute information piratée inexploitable et illisible.

Sources

LexisNexis

Florent VERDIER, l’Homme Avant l’Avocat, BORDEAUX Business

LegalTech Françaises – Tendances 2018 – Actualités du Droit

Barreau de Bordeaux

French Tech Bordeaux – LegalTech Bordelaises

Fin&Tech Summit

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