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Pitigaïa, la puériculture éthique et responsable. Portrait

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À l’origine de Pitigaïa, il y a trois femmes. Aline GROS, Céline BRUDEY-VIGNAUD et Ravahiti DANIEL, toutes trois jeunes mères, sensibles à la confection des produits de puériculture. Ces trois amies entrepreneures ont chacune un parcours différent, et se sont toutes trois posées des questions complémentaires. Des questions qui aboutissent aujourd’hui à l’émergence de leur entreprise. 

Aline, de la mode à la puériculture

Aline GROS est une jeune mère de trois enfants. Elle n’a pas toujours été dans la puériculture, ni même entrepreneure. Sa première envie était de s’orienter dans la mode, avec des études de styliste modéliste au sein de l’école IBSM de Bordeaux. À l’occasion de ce cursus, elle découvre le monde professionnel lors de stages à Paris chez Galliano. Ces stages coïncident par ailleurs à la période où il travaillait pour Dior, une célèbre marque de luxe. 

À la suite de cette expérience, elle revient sur Angoulême, où elle a grandi, et veut se lancer dans sa première aventure entrepreneuriale. Aline ouvre alors une boutique de jeunes créateurs. Elle y propose des vêtements et accessoires féminins en dépôt-vente. Elle a alors 20 ans, et découvre la vie de créateur d’entreprise. Aline reconnaît réaliser des erreurs de “débutante”, mais parvient tout de même à doubler son chiffre d’affaires sur la première année. Cependant, des problèmes relatifs au local lui font fermer boutique. 

Aline GROS fondatrice Pitigaïa
Aline GROS a à coeur de proposer des produits sains aux enfants. – Photographie Manon LEPREVOST

Aline se décide alors à repartir dans le travail salarié, et intègre le groupe Promod. Elle y sera alors responsable merchandising, s’occupant de la mise en avant des produits en vitrine, entre autres. Elle y restera près de douze années. Lors de sa seconde grossesse, elle se lance dans la création de jouets d’éveil pour ses enfants à venir. L’aspect création qu’elle aime tant lui manque, alors elle décide d’arrêter sa carrière chez Promod pour se consacrer pleinement à la création d’accessoires de puériculture pour la chambre. 

A cette époque, elle crée sa micro-entreprise. Cette aventure commence en 2017, et elle commence à se faire connaître sur les marchés de Noël. Des lieux où les clients sont nombreux et achètent des cadeaux pour leurs proches. 

Céline, de la carrière sociale à la puériculture nomade

Céline se destinait quant à elle à une carrière orientée vers le social. Après un BTS en économie sociale et familiale, elle commence à travailler dans une Maison des Jeunes et de la Culture (MJC). Une expérience qui durera sept années, durant lesquelles elle deviendra mère. Mais au fil du temps, elle se retrouve moins dans cette structure, qui lui plait moins. Elle décide donc de quitter son poste, et commence à réaliser des objets pour sa dernière fille sur son temps libre. 

Elle fait alors un constat : une mère se déplace toujours avec des produits pour ses enfants dont elle n’avait pas besoin. De la table à langer volumineuse aux sacs avec les biberons, les bavoirs… Chaque sortie devient un casse-tête, pour au final n’utiliser qu’une petite partie du matériel. Céline se décide alors à créer des produits “nomades”, pour se déplacer avec l’essentiel, sans se surcharger. 

Sa première réalisation a été un tapis à langer nomade, qui permet de ne pas prendre la table à langer dans son ensemble. Le papier se pose n’importe où, ce qui permet de changer l’enfant dans toutes les situations. Les produits nomades ont vocation à faciliter le quotidien des jeunes parents.

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De l’idée à la concrétisation en entreprise

Céline a commencé par le biais de l’ADIE le programme Créa’Jeunes, qui lui offre un accompagnement de 3 mois de l’idée à la création de l’entreprise. Elle rejoint en même temps une Coopérative d’Activité et d’Emploi pour évoluer dans de bonnes conditions. Elle ne souhaitait surtout pas débuter seule, souhaitant bénéficier de soutien. Malgré tout, cela ne suffisait pas. Et un jour, elle tombe sur la carte de visite d’Aline, qui fait une activité dans le même secteur sans être concurrente. 

En Coopérative d’Activité et d’Emploi, Céline peut tester son activité pendant deux ans, tout en touchant des indemnités de Pôle Emploi. Un avantage pour se lancer dans une activité entrepreneuriale sans prendre trop de risques financiers. Car être entrepreneur est aussi une prise de risque. Et ni Aline, ni Céline ne voulaient prendre ce risque vis-à-vis de leurs enfants. Les deux femmes s’associent donc, au sein de la CAE, et commencent à développer leur nouvelle activité. 

Si chacune avait au départ des produits et des entités à part entière, elles ont fait le choix de créer des produits en communs comme la Box de grossesse avec des produits de chacune. Des produits avant tout utiles, auxquels on ne pense pas toujours. 

3 P’tits Chamailleurs, Pitigaïa, le déclic 

Le simple fait de se présenter ensemble sur des salons et des stands avec deux marques distinctes n’aidait pas les clients dans leurs choix. Céline et Aline s’en aperçoivent rapidement, et décident de créer une marque commune : 3 P’tits Chamailleurs. Rapidement, le succès prend. Elles sont approchées par Bébé9, une enseigne d’articles de puériculture, ainsi que le service maternité de l’hôpital d’Angoulême, et des micro crèches. 

Elles ont également participé à des ateliers nesting proposés par la maternité du centre hospitalier d’Angoulême. Ces ateliers sont l’occasion de rencontrer les futurs parents, en leur apprenant à préparer l’arrivée de leur enfant… Mais pas d’un point de vue physique, lié à l’accouchement. Ces ateliers aident à préparer la chambre de l’enfant, avec les bons produits, pour ne rien oublier. La maternité d’Angoulême est d’ailleurs précurseur en la matière, ayant une chambre pédagogique.

Elle permet de montrer aux parents ce qu’il faut faire ou non. Une manière de leur apprendre les bons réflexes, sans pour autant les accabler s’ils ne savent pas tout. Un projet largement soutenu par l’Agence Régionale de Santé de Nouvelle-Aquitaine, qui montre tout son potentiel, et qui séduit. C’est d’ailleurs à cette époque que la composition des produits de puériculture commence à interroger. Cela a commencé avec la présence du polyester dans de nombreux éléments, mauvais sur plusieurs points de vue. Une prise de conscience dans laquelle Aline et Céline se retrouvent. 

Fondatrices Pitigaïa et produits
Pitigaïa propose une gamme de produits bons pour bébé. Photographie Manon LEPREVOST

En effet, elles parlent des “1000 premiers jours de la vie”, comme étant une période de grande vulnérabilité aux polluants qui entourent un nouveau-né. Une période où la peau est bien plus fine, et réceptive à toutes les matières avec lesquelles elle entre en contact. 

Les constats qui entraînent la création de Pitigaïa

“La bio accumulation existe : s’il y a trop de mauvais produits rencontrés dans la vie, cela provoque des maladies chroniques, des allergies… Et même des problèmes de fertilité, à l’âge adulte.”

Pitigaïa

Cette présence continue de produits mauvais pour la santé a des incidences non négligeables sur la démographie mondiale. Le nombre de naissances chute progressivement, si bien que d’ici à 2050, la procréation médicalement assistée pourrait devenir la norme. 

Les consommateurs se préoccupent aujourd’hui des informations comme le nutri-score sur les aliments… Mais pour autant, ils achètent des doudous qui ne sont pas fabriqués avec des matériaux bons pour la santé des enfants. La prise de conscience commence, mais reste encore assez lointaine car les parents font confiance aux enseignes et aux grandes marques, même s’ils se posent des questions pour le bien de leur enfant. 

Ainsi, de petites marques comme Pitigaïa se lancent sur le marché avec un objectif : proposer des produits de meilleure qualité. Si Pitigaïa n’aspire pas à devenir le leader mondial en la matière… Elle espère que ses actes inspireront les industriels pour qu’ils changent leur manière de produire. Et cela passe avant tout par les consommateurs. 

Pitigaïa lance alors une gamme de lingettes lavables pour les enfants, qui obtiennent le score A. Un score qui offre à Pitigaïa le label “Agence Éthique”, preuve de la puériculture engagée. Ce label peut permettre aux industriels de changer. Il y a encore du chemin, mais la créativité d’Aline et de Céline n’en est qu’à ses débuts…

Pitigaïa s’agrandit, le lancement officiel de la marque

En mars 2020, mois de la création de Pitigaïa, l’équipe s’agrandit. Ravahiti réalise un Master 2 Marketing de Produits de la Jeunesse sur Angoulême à cette époque, et rejoint l’entreprise dans le cadre d’un stage. Finalement, elle ne souhaite plus partir, s’y sentant bien. Elle-même est mère de famille, et se sent donc particulièrement associée à l’entreprise. Depuis son arrivée, elle se charge de l’animation des réseaux sociaux et du site internet de l’entreprise. Pitigaïa est en effet présent sur Facebook, Instagram et LinkedIn.

Ravahiti DANIEL
Ravahiti DANIEL a rejoint l’aventure à la création de Pitigaïa – Photographie Manon LEPREVOST

Les trois amies réfléchissent alors à l’aspect production de leurs créations, et décident de se tourner vers des chantiers ateliers d’insertion pour la réalisation de leurs produits. Une démarche qui permet de favoriser l’emploi local ainsi qu’une production en cycle court. Cela constitue un engagement réel, qui les fait sortir de leur zone de confort, mais qui correspond à leurs envies et leurs objectifs. Leur plus grand objectif est d’obtenir la plus haute certification internationale, qui concerne le textile et les matières premières. Tant qu’elles ne l’ont pas, elles ne peuvent communiquer sur leurs engagements avec toute la transparence possible.

Ainsi, pour obtenir cette certification, Pitigaïa travaille avec Ecocert, et s’implique dans l’activité régionale. La marque se positionne dans une région où il y a une forte activité économique, ainsi que de nombreux créateurs éthiques. Un vrai marché à conquérir. 

En conséquence, Pitigaïa prône le Made In France. L’assemblage des produits a lieu en Nouvelle-Aquitaine, leur imprimeur se trouve en Bretagne, et la teinture se fait dans le département de la Loire. Les clients sont sensibles à l’origine des produits, et à la garantie de la qualité de vie des travailleurs. Une qualité garantie par la certification GOTS, peu importe la provenance du produit. Ainsi, Céline, Aline et Ravahiti veulent développer une filière locale sur ce secteur, quitte même à la créer. 

Des clients sensibles à la provenance et à la praticité

Pitigaïa répond aux besoins des consommateurs préoccupés par l’origine et la conception des produits qu’ils achètent pour leurs enfants. Cela s’inscrit dans une démarche globale : être le plus vertueux possible, tout en étant transparent sur la provenance… Ainsi que des informations claires pour choisir le meilleur produit. 

“On consomme sans savoir, mais on consomme mal”

Pitigaïa

De nombreux consommateurs pensent par exemple que les produits faits à partir de bambou sont respectueux de l’environnement. Pourtant, cela constitue une véritable catastrophe écologique, car pour assouplir le bambou, il subit un traitement avec de nombreux produits chimiques… Bien loin d’une démarche totalement verte. 

Céline, Aline et Ravahiti, fondatrices Pitigaïa
Les trois femmes partagent l’amour des produits bio et du bien-être. Photographie Manon LEPREVOST

Mais les consommateurs sont aussi concernés par la praticité des produits qu’ils achètent. Pour que ces derniers répondent à des besoins indispensables pour des situations spécifiques. Par exemple, cela concerne l’aspect nomade des produits pour les enfants, lors des promenades et sorties en famille. Ne pas s’encombrer pour sortir “léger” est un besoin exprimé. Ainsi, le tapis à langer nomade remplace par exemple le sac à langer. Il ressemble à une pochette et est facile à ranger dans la poussette : terminés les déplacements encombrés. Pitigaïa a aussi mis au point un duo de bavoirs dans un pochon pour y mettre un bavoir ainsi qu’un bavoir d’épaule. 

Des produits adaptés à la chambre de bébé

Les jeunes parents ne pensent pas forcément à tous ces aspects quand ils se préparent à accueillir leur premier enfant. Et cela concerne non seulement l’aspect nomade, mais aussi l’environnement de la maison… Et plus particulièrement la chambre de bébé. Les médecins déconseillent par exemple aux parents d’utiliser un tour de lit, qui augmente les risques d’étouffement. 

Ainsi, Pitigaïa a créé une alternative au tour de lit entièrement fabriqué en coton bio, adapté à cette problématique. Il conserve l’aspect esthétique du tour de lit, mais est plus adapté à la sécurité des nourrissons, leur permettant de respirer même s’ils se collent contre le lit.

“L’arrivée d’un enfant dans un foyer est souvent le déclencheur de bons réflexes”

Pitigaïa

Dans cette optique, la maternité prépare les jeunes parents à ces bons réflexes à avoir. Ils écoutent leurs besoins, et mettent à leur disposition des produits en test. Des produits par exemple créés par Pitigaïa. La marque propose par exemple des lingettes en coton et des poncho de bain pour rester au chaud en toutes circonstances. Mais elle propose également des jouets d’éveil avec du bois issu des forêts françaises sans aucun traitement pour n’avoir que le produit brut… Des produits également conçus en coton bio à 100%.

Un lancement prometteur pour Pitigaïa

Le site internet de Pitigaïa est sorti en novembre, ce qui n’a pas permis à la marque de communiquer en amont pour vendre à l’occasion des fêtes de fin d’année. Mais pourtant, la marque se développe rapidement. Elle réalise par exemple un partenariat avec une influenceuse, ce qui entraîne la vente de nombreux produits. 

Bavoir serviettes bébé enfant
Pitigaïa propose des produits bons pour les enfants et pratiques. – Photographie Manon LEPREVOST

De plus, pour mieux communiquer, les fondatrices font appel à une agence de communication éco-responsable : Solidacom. 

“La forêt n’est pas constituée uniquement d’un grand arbre, mais il y a plein de petits arbres. C’est comme les secteurs d’activité”

Les produits de Pitigaïa ont vocation à durer dans le temps et à se transmettre. Les fondatrices ont volontairement fait le choix de ne pas proposer de prix psychologique. Elles s’occupent elles-mêmes de la gestion des stocks et des expéditions. Elles travaillent également avec Bébé9 qui leur a déjà fait confiance, en proposant leurs produits au sein de ses magasins.

A travers toutes ces actions, Pitigaïa poursuit un objectif : continuer à développer les produits, et trouver un marché avec du potentiel en région. Les fondatrices souhaitent aussi continuer à développer l’économie locale, et poursuivent beaucoup d’ambitions sans pour autant devenir très grandes. Un besoin de bien concilier vie professionnelle et personnelle. Et pourquoi pas avoir une boutique en propre un jour ? 

Elles souhaitent enfin développer leur réseau professionnel auprès des maternités, des assistantes maternelles et des crèches entre autres… Pour accompagner dès le départ les jeunes parents dans le choix des meilleurs produits pour leur nouveau-né. Une envie de se développer impulsée à l’origine grâce au Club d’investisseurs privés, La CIGALES. Avec la CIGALES Chap’ti, le club est entré au capital de Pitigaïa pour 5 ans à hauteur de 3 000€. Une aide financière qui complète des conseils, un soutien et le partage des compétences de chacun. Un premier élan qui les a aidées à grandir. Un lancement prometteur pour une marque éthique… 

Pitigaïa, une campagne pour Noël

Pitigaïa continue son développement et étoffe son catalogue de produits. La marque de puériculture raisonnée et engagée propose ainsi de nouvelles offres pour Noël. Aussi, à l’arrivée des fêtes, Pitigaïa lance une campagne de Crowdfunding avec Kiss Kiss Bank Bank. Cette campagne permet à l’entreprise de poursuivre le développement de nouvelles offres. 

Aussi, pour chaque don effectué sur la plateforme, Pitigaïa envoie un produit correspondant à un échelon de don. Ce qui permet de préparer sereinement les fêtes de Noël pour ses proches ayant des enfants en bas-âge. Pitigaïa s’implique pour proposer aux enfants et à leurs parents des produits de qualité, plus écologiques et étudiés dans une démarche pratique.

Articles de puériculture, site internet de Pitigaïa

Photographies Manon LEPREVOST

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